"Semaine des mortels" du 15 au 21 juin à Piquemil et au CRAS
dimanche
21
juin
2020
horaire Local Piquemil et CRAS

Piquemil : rue Piquemil, métro St Cyprien
CRAS : 39, rue Gamelin, métro Fontaine Lestang

Pour une semaine des mortels

lundi 15 au 6 rue Piquemil :
 19h-20h30 : épidémies, capitalisme et techniques de gouvernement - présentation et discussion
 21h30-23h00 : une histoire des luttes anti-vaccins

mardi 16 au 6 rue Piquemil :
 19h-20h30 : un virus, qu’est-ce que c’est ? le point de vue de la biologie
 21h30-23h : Se défendre contre une épidémie : la "biopolitique mineure" d’Act Up au temps du Sida.

mercredi 17 :
 Agir contre la réintoxification du monde, appel pour une journée d’action nationale, plus d’infos sur lundi.am
Lieu à définir
 18h : vos chiffres, nos morts, La conférence qui tue. Présentation et discussion

jeudi 18 au 6 rue Piquemil :
 19h-20h30 : Story telling for eathly survival, film de Donna Haraway, suivi d’un débat
 21h30-23h : lecture de récits, témoignages, fictions sur le confinement

vendredi 19 au 6 rue Piquemil :
 19h-21h : État d’urgence sanitaire - présentation-débat avec Annalisa Lendaro, chercheuse CNRS
 21h-23h : discussion pratique sur des cas concrets autour de l’état d’urgence sanitaire, avec l’avocat basque Fransisco Sanchez Rodriguez

Samedi 20 au CRAS :
 10h-11h30 : Tableau général de la crise économique et de ses conséquences. Présentation et discussion avec Julien Milanesi prof d’économie
 11h30-13h : la place du numérique aujourd’hui. Présentation et discussion avec Mireille Bruyère prof d’économie.

 13-15h : barbecue

 15-16h30 : capitalisme, économie et valeur au temps du Coronavirus, Présentation et discussion avec Clément Homs, du groupe "Critique de la Valeur".
 16h30-18h : quelque scénarios pour le monde d’après. Présentation et discussion.

Dimanche 21 : au 6 rue Piquemil
 10h30 : brunch et récits d’anticipation au 6, rue Piquemil
Fin d’après-midi, pizza et pétanque place du Ravelin.

Du lundi au dimanche au 6 rue Piquemil
Le samedi au CRAS 39 rue Gamelin

Ça y est. On est déconfiné. Mais derrière les masques que beaucoup se sont mis à porter les derniers jours, c’est la réalité que l’on tente de mettre à distance, c’est le bon sens que l’on essaye de masquer. Partout, on dit qu’on ne reviendra pas à la normale et on réclame un « après » vraiment nouveau, vraiment différent. Sauf que partout, chacun fait comme il peut pour sauver les apparences. Celles et ceux qui le peuvent on repris le chemin du travail tandis que d’autres se préparent à télé-travailler pendant de longues années. Les enfants jouent dans des cercles dessinés à la craie dans la cours de récréation et mangent à leur table de classe. Les marchés financiers ont repris du poil de la bête et l’industrie pharmaceutique est en ébullition. Chaque jour, un nouveau secteur de l’économie toque à la porte de « Monsieur le Président » pour qu’on le « sauve » : l’aéronautique, la culture, le tourisme, etc. Le gouvernement, en grand sauveteur, prépare un plan pour l’hôpital afin de faire oublier les vingt dernières années et une relance de l’économie pour faire revenir le PIB à un niveau pas trop catastrophique. Le tout arrosé de gel hydroalcoolique.

Nous n’y croyons pas une seconde.

Si des gens meurent du Covid-19, c’est avant tout à cause de co-morbidités qui ont souvent à voir avec nos modes de vies, notre alimentation et notre rapport au corps. Si les hôpitaux sont en surcharge, c’est d’abord du fait de la politique managériale qui y sévit depuis quelques dizaines d’années. Si l’économie craque à ce point, c’est surtout pour des milliers de gens qui vont se retrouver sur le carreau dans les prochains mois parce qu’ils dépendent de ce « système » de production de valeur absurde qu’est l’économie. Bref, essayer de penser un autre rapport à une épidémie comme celle-ci engage d’emblée la mise en cause du monde dans sa totalité.

Au reste, on ne confine pas 5 milliards d’êtres humains pendant deux mois pour ensuite reprendre de plus belle la course au travail, à la consommation et au ravage de la planète. Quand certains proposent de reprendre aujourd’hui ce qu’ils faisaient avant le confinement, nous proposons plutôt une semaine pour se retrouver, discuter de la situation, partager des repas et tenter d’y voir un peu plus clair sur ce qui vient de nous arriver et ne manquera pas de nous affecter longtemps encore. Nous avons tous les yeux usés par les écrans et la tête pleine d’analyses en tous genres : du 15 au 21 juin, nous voulons reprendre pied dans le monde réel, se parler autrement que par Zoom et réfléchir à des voies praticables pour affronter les logiques de l’économie, du travail, de la médecine ou encore de la justice et du contrôle qui prétendent répondre ensemble à la « crise » en cours.

Nous parlerons de notre condition de mortels puisque la modernité occidentale, à force de chiffres et d’appareils respiratoires, nous a amputé de tout le sens que la mort pouvait avoir. Mais aussi du soin et de la médecine telle qu’elle se fait aujourd’hui, en cherchant des aperçus d’autres manières de faire. Puisque le confinement a été policier et répressif, on verra également ce que l’état d’urgence sanitaire a changé dans l’immédiat et pour les années à venir. Nous parlerons aussi de l’économie : de la crise en cours, de ses conséquences probables et de son déraillement possible. Autrement dit, nous voulons multiplier les points de vue et les récits possibles sur ce qu’il nous arrive afin d’en construire qui ne soit pas modelés par la peur, l’argent et le pouvoir dans lesquels nous baignons.

Nous appelons à ces rencontres à partir de notre local situé au 6 rue Piquemil. Certaines discussions auront lieu dans ce local, d’autres ailleurs dans la ville. Les conditions sanitaires de l’événement seront adaptées.

plus d’infos voir ce lien semaine des mortels

P.-S. : Les soirées de discussion seront accompagnées de tapas, le bar sera ouvert pendant les pauses.