Projection-débat autour du film "Sacrifice paysan" au CRAS
dimanche
09
octobre
2022
horaire Le CRAS

39, rue Gamelin 31100 Toulouse
(métro Fontaine-Lestang)

Projection du film « Sacrifice paysan », documentaire de Gabrielle Culand, 2022.

Suivie d’une discussion avec Yannick Ogor, maraîcher et éleveur, auteur du livre « Le paysan impossible. Récits de luttes. » (éditions du Bout de la ville, 2017)

18h : Accueil - Auberge espagnole
(les boissons sont proposées en soutien à l’association)

18h30 : Projection et débat

Comment un contrôle sanitaire a-t-il pu déboucher sur la mort d’un éleveur, abattu par les gendarmes en 2017 ? Décryptant les rouages de cette tragédie, ce documentaire plonge dans la complexité d’un monde agricole en détresse. 
Le 20 mai 2017, Jérôme Laronze, éleveur bovin de 37 ans, est abattu par les gendarmes au terme d’une cavale de neuf jours. En conflit avec les services de l’État, l’exploitant bio, porte-parole de la Confédération paysanne de Saône-et-Loire, s’est soustrait à un énième contrôle sanitaire et a tenté d’alerter, au cours de sa fuite, sur le malaise de sa profession. "J’ai été pris de la colère du juste. […] Mon cas est anecdotique, mais il illustre l’ultra-réglementation qui conduit à une destruction des paysans", dira-t-il au Journal de Saône-et-Loire. La nouvelle de son décès fait l’effet d’une bombe dans un monde agricole déjà endeuillé par une vague de suicides. Comment en est-on arrivé là ?
Alors que leurs revenus dépendent quasi exclusivement des subventions européennes – lesquelles favorisent les grandes exploitations –, les paysans doivent se soumettre, en contrepartie, à des normes très strictes, plus difficiles à respecter pour les éleveurs en plein air. Isolés, souvent lancés dans une course à l’extension, certains se retrouvent broyés par les dettes, la fatigue, le stress et la dépression. D’abord épinglé pour des retards d’identification de ses bêtes, Jérôme Laronze s’était engagé dans un bras de fer avec l’administration : refusant de pratiquer les tests ADN demandés pour garantir leur traçabilité, il avait été sanctionné par une interdiction de vendre ses bovins. Cette immobilisation avait entraîné une surmortalité qui devait conduire à la saisie de son troupeau pour maltraitance animale… 

" Derrière l’assassinat par les gendarmes, en 2017, d’un éleveur de Saône et Loire, Jérôme Laronze, en conflit avec l’administration de l’alimentation de masse, se dessine l’histoire de la prise en charge des paysans par l’État.
Une occasion de contester la légitimité de cette administration désormais « anoblie » par des arguments écologiques, sanitaires ou de bien-être animal.
Comment saboter les rouages du consentement de la plupart, agriculteurs et « consomm’acteurs », au programme d’industrialisation de l’agriculture et d’élimination des paysans toujours en cours."
Yannick Ogor.

Sur l’assassinat de Jérôme Laronze
voir des textes et articles dans Archives numérisées Agriculture

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